II Évolution globale de l’emploi dans les secteurs de l’APEF

4.1. Une croissance importante du secteur non marchand dans un contexte économique difficile

Une croissance plus importante du secteur non marchand que celle du reste de l’emploi

Dans son rapport sur le poids économique des institutions sans but lucratif (ISBL*) en Belgique (2013), la Fondation Roi Baudouin constate que, malgré le contexte morose sur le plan de l’emploi, celui des ISBL a continué à progresser ces dernières années. Cette augmentation est d’autant plus remarquable qu’elle se fait dans un contexte où l’emploi global en Belgique tend à stagner : « Entre 2000 et 2008, la croissance cumulée de l’emploi salarié dans les ISBL avait été de 38 % contre une hausse cumulée de 7 % dans le reste de l’économie au cours de cette même période. (…) En 2010, le secteur associatif a contribué à créer quelque 15900 emplois supplémentaires, soit un taux de croissance annuel de 3,7%, alors qu’une quasi-stagnation de l’emploi salarié était observée dans le reste de l’économie » (FRB, 2013 : 29).

Cela signifie que la part de l’emploi des secteurs du non-marchand ne cesse de prendre de l’importance en comparaison à d’autres secteurs qui tendent à diminuer. Le rapport de la FRB pointe « l’augmentation ininterrompue de cette proportion sur la période 2000 à 2008 grâce à un taux de croissance de l’emploi systématiquement plus élevé dans le secteur associatif que dans le reste de l’économie » (FRB, 2013: 37). Elle estime qu’en 2010, la part des ISBL dans l’emploi salarié total en Belgique s’élevait à 11,9%.

Selon le service Veille, Analyse et Prospective du marché de l'emploi du FOREM, le secteur se distingue aussi par son taux de création d’emplois deux fois plus élevé que son taux de destruction d’emploi. Celui-ci serait un des plus faibles enregistrés ces dernières années, tant en Belgique qu’en Wallonie (FOREM-AMEF, 2014).

 

 

 

* Selon la FRB, les ISBL désignent différentes formes associatives existant en Belgique (ASBL, associations de faits...) ainsi que les fondations, syndicats et partis politiques. (FRB, 2017)

Les secteurs APEF dans un mouvement similaire

Les branches d’activité « santé humaine » et « action sociale » réunissent ensemble près de 70% de l’emploi salarié total des ISBL (FRB, 2013). Selon l’Unipso, le secteur de l’action sociale à lui seul constitue 48% de l’emploi non marchand en Belgique en 2006 (Unipso, 2009). Les chiffres concernant plus spécifiquement les secteurs APEF témoignent également de cette tendance.  Quelle que soit l’entrée concernée (nombre d’employeurs, d’établissements, de travailleur·se·s, volume ETP), on constate une augmentation forte de l’emploi dans les secteurs APEF, beaucoup plus importante que celle observée au niveau de l’emploi salarié total en Belgique (secteur privé ONSS).

Une contribution importante à l’activité économique du pays

La Fondation Roi Baudouin estime la contribution des ISBL à la richesse nationale du pays et montre que cette contribution augmente. Elle établit le poids de la sphère associative dans le PIB à 5,5% en 2010.

De plus, si l’on prend en compte le bénévolat, très présent dans le secteur non-marchand, cela nous amène à amplifier l’importance de cette valeur ajoutée. Une étude récente de la Fondation établit que 83,3% des activités bénévoles se déploient dans le secteur associatif (Marée et al., 2015). Les trois secteurs qui regroupent plus de la moitié des activités bénévoles touchent aux secteurs APEF : le sport, la culture et les services sociaux (Marée et al., 2015: 33).